Dans le Var, il ne pleut jamais ... sauf quand il ne faut pas qu'il pleuve. Donc notre salon des Arts, des Lettres et de la Nature était parti sous de bien fâcheux auspices : la météo nous narguait en nous annonçant une journée pluvieuse.

Tant pis a dit l'organisatrice, les plantes n'ont pas peur de la pluie et les artistes sont à l'abri.

Bon il va falloir que je vous explique : c'était le deuxième salon des plantes et pour cette deuxième édition, des peintres et des auteurs ont été conviés. Les plantes dehors, les artistes dedans. Logique !

Lorsque ce matin je suis arrivée dans la salle polyvalente des Tourrettes, déjà des artistes s'activaient pour accrocher leurs tableaux ou les poser sur des chevalets. Quelques auteurs également étaient en train de déballer leurs livres. Je n'étais pas bien réveillée. Il faut que je vous fasse une confidence, je ne suis pas du matin. J'ai juste posé mon sac et me suis laissée guider par l'odeur amie d'un bon café qui nous attendait à l'accueil. Ouf ! Puis je suis retournée à ma table. Là, au bout de quelques minutes j'étais envoûtée par un mélange subtil d'odeur d'encre et de peinture. On la sentait flotter dans l'air. Une odeur un peu fondue dans l'espace. Une odeur empreinte de magie ! Je cherchais cette odeur qui guidait mon regard vers une orgie de couleurs, la magnifique production de tableaux. Tous nos livres au centre semblaient souligner en pointillé ces chefs-d'oeuvre. À m'en donner le tournis. Depuis trois ans je sillonne ma région, de salon en salon, mais ce salon restera une exception. Je tiens à saluer Irène Geay qui a eu cette idée géniale d'associer les amoureux de la nature, à des peintres et des auteurs. La mayonnaise a bien pris. Les visiteurs, d'abord surpris, plutôt peinture qu'écriture, nous ont écoutés avec un plaisir sincère. Bien sûr "Gustave" avec sa couverture représentant le château des Tourrettes a remporté tous les suffrages. À l'unanimité ! Le maire des Tourrettes, Monsieur Camille Bouge, a donné l'exemple en me faisant l'honneur de le présenter lors de l'apéritif. Oui ! Nous avons eu droit à l'apéritif avec monsieur Le Maire. Bien souvent juste quelques élus viennent saluer les artistes. Je n'ai rien contre, bien au contraire mais là, le maire en personne, accompagné de son épouse et de sa fille, nous a honorés de sa présence. C'était vraiment convivial.  Quand c'est réussi, il faut savoir le crier haut et fort. Ensuite Paëlla géante. Comme à l'accoutumée, le vin  aidant, avec modération tout de même,  la sympathie s'est installée sans questionnement entre les différents acteurs de la belle manifestation artistique. Exit les tracas de la vie quotidienne. La France que j'aime !
Cerise sur le gâteau, nous avons bénéficié de la clémence des cieux ... puisqu'il a fait beau. Une fois de plus la météo s'est trompée ... dans le bon sens ... On ne lui en voudra pas !

Nous avons fait des rencontres exceptionnelles qui nous marqueront, j'en suis certaine. Les échanges avec ou sans dédicaces étaient fructueux. Je n'oublierai jamais cette journée odoriférante. Une étoile filante dans notre ciel azur. Merci !

Il était son Roi Sage

Elle était sa petite perle

Il était petit et trapu

Elle était petite et menue.

Elle parlait

Il l’écoutait

Leurs yeux brillaient

Leurs cœurs palpitaient

Parfois dans un silence ému

Une larme glissait comme mue

Par le profond respect

Qu’il savait imposer

En retour l’étincelle dans son regard

Traduisait à bien des égards

Tel le chant persistant du merle

La vénération pour sa petite perle

Il était son Roi Sage

Elle était sa petite perle

Chacun de ses mots étaient d’or

Chacun de ses sourires, trésor

Chacun de ses regards, lumineux

Chacun de ses gestes, harmonieux

Il était sa partition

Elle était son violon

A deux la musique n’en faisait plus qu’un

A deux les notes effaçaient les chagrins

Il était son confident, son ami

Un matin, en silence, est parti. 

Point d’oubli

Juste un repli

Réminiscence

Rémanence

Le ciel est gris,

Elle ne le voit pas

Petite perle sourit

À son grand-papa

Hommage au grand-père disparu

"Si toute vie va inévitablement vers sa fin,

nous devons durant la nôtre,

la colorier avec nos couleurs d'amour et d'espoir.

Le Jardin d'Eden - Marc Chagall"

La nature dans sa richesse exceptionnelle donne beaucoup d'Amour. Il suffit d'ouvrir les yeux. Le soleil et la pluie sont Amour. Ces fleurs, là, à cette fenêtre illuminent ce bâtiment triste. Si vous vous en approchez vous serez emballés dans un bonheur olfactif. Tiens regardez qui s'invite à ce festival coloré ? Un magnifique papillon. Lui ne s'y trompe pas. Il a trouvé son bonheur ! D'une fleur à l'autre il dépose des baisers d'Amour !

Un peu plus loin, un petit parc. Des plates-bandes fleuries, des arbres majestueux, des bancs reçoivent sur leurs genoux des amoureux de Peynet. Des enfants crient, courent, tombent, se relèvent. Des mamans s'affolent puis consolent. Un gros baiser d'Amour sur le genou rougi et le sourire est de retour !

Un petit chien, un peu fou se précipite sur une dame et lui lèche le pied. Sa maîtresse s'alarme et le rappelle à l'ordre. Laissez-le, il est si mignon dit la dame. Les animaux savent reconnaître ceux qui les aiment. C'est un Amour de petit chien affirme-t-elle en le caressant !

Et les hommes le savent-ils ? L'Amour est là partout !

Moi je vous souhaite une bonne semaine ... pleine d'amour. Tout est amour si on est espoir.

Les salons du livre se suivent et ne se ressemblent pas. Je vous entretenais précédemment du salon "des livres & vous" et j'étais ravie d'y aller, d'intervenir aux tables rondes et de revoir tous mes amis auteurs.

Toujours dans la peur de rater un train, je suis arrivée, très en avance, dans les toutes premières. Cela m'a permis de choisir ma place, de m'installer puis de m'entretenir tranquillement avec les animatrices. Très bel accueil souriant. Échange d'amabilités et d'intérêts communs. J'ai pu également voir arriver les auteurs. Effusions chaleureuses avec les connaissances, découvertes polies et mesurées avec les inconnus. Jusque-là un sans faute. Les lecteurs se sont faits un peu attendre. Puis je vis arriver un couple d'un certain âge. Monsieur tirait une valise à roulettes, les livres de Madame. Celle-ci était une auteure et c'était sa première séance de dédicaces. Étant arrivée fort tard et tout le monde ayant pris place, elle semblait désemparée car personne ne s'intéressait à elle. Arrivée à ma hauteur elle s'adressa à moi, sûrement en réponse à mon sourire amical « où dois-je me mettre, me questionna-t-elle » ? J’avais envie de lui répondre « c'est à cette heure-ci qu'on arrive ? » mais je me suis abstenue par charité. Qui suis-je pour juger ? Sans réfléchir je lui proposai de venir s'installer près de moi puisqu’elle n'avait qu'un livre à exposer donc besoin  de peu de place et bien sûr elle accepta soudain soulagée. Cependant dans son regard j’ai vu briller un air condescendant. Mon instinct qui d’ordinaire sonne l’alarme en temps utile ne me prévint pas. Les deux messieurs qui m’entouraient, n’avaient pas envie de se serrer pour lui faire de la place. Mon côté solidarité féminine fut le plus fort. Les premières heures se passèrent tranquillement. Très peu de visiteurs mais des visiteurs « acheteurs ». L’écoute était respectueuse et intéressée. Nos livres partaient au compte-gouttes. Pour un premier salon ma voisine se défendait bien. Dame ! Son livre était la résultante d’une thèse qu’elle avait soutenue et complétée pour les besoins du roman. Madame se  targuait d'avoir de l'instruction ! Ces attitudes pitoyables et pathétiques me font toujours sourire. À temps perdu nous échangions des propos anodins mais complaisants. Elle était intriguée par mon livre « retourne de là où tu viens » car j’en parlais avec beaucoup de passion. Elle voulut en savoir un peu plus, le feuilleta. Quelques heures plus tard, fut abordé le sujet brûlant des jours derniers : les caricatures de Charlie Hebdo. Encore une fois mon instinct ne m’a pas dit « tais-toi ». Je n’ai pas vu venir l’orage. Elle s’emballa. Je passe sur tous ses propos emplis de haine. Telle une balle de tennis, ses réponses rebondissaient d’un revers d’esprit stupide. Un instant stupéfaite, je lui répondis, mes yeux bien plantés dans les siens : « Madame, la haine vous enlaidit, votre air hautain sert juste à cacher la bêtise qui vous habite ». Elle a continué à bafouiller je ne sais quelle défense. Je ne l’écoutais plus. Elle m’avait gâché la fête !

Deux jeunes passionnés de cinéma ont, en un temps record et avec un résultat de pro, réalisé une belle vidéo de mon livre "retourne de là où tu viens".  Pour remercier Free Pictures, je vous la fais partager :

http://www.youtube.com/watch?v=jDEmWpkM1zk&feature=plcp