"C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière" de Edmond Rostand.
Ce soir il n'y a pas d'étoiles dans le ciel. Tout est noir. Les arbres ne sont plus que des sentinelles veillant sur la ville. Le vent les fait osciller furtivement comme pour balayer l'air, pour le purifier. Deux points lumineux au ras du sol me fixent. C'est Figaro, le chat de mes petites voisines, qui fugue allègrement à la nuit tombée. Quelques lucioles batifolent se déplaçant de-ci de-là. Il fait nuit. Il fait silence. Il fait sommeil. Je n'ai pas sommeil !
Mes yeux s'habituent à la profondeur de la nuit. Mon esprit s'évade. Une lumière au loin surgit. Une autre . Puis une autre. Des odeurs tenaces envahissent l'espace. Des flammes tendent haut leurs bras. Le silence déguerpit cédant sa place aux tambourins, aux pieds nus qui afleurent le sol en cadence, dans un mouvement ordonné. Des jupes qui virevoltent, des tailles enlacées. Des regards qui ne se quittent plus.
Un éclair zèbre le ciel, illuminant la nuit vide. Un roulement de tambours annonce l'orage. Il est temps de rentrer !