Bonjour mes amies et amis, petits et grands.
« Elle avait compris que les livres étaient une nécessité, le rocher sur lequel était fondée sa vie » Graham Swift
Samedi et dimanche prochains je serai en dédicace. Oui je sais, on m’a souvent reproché de ne parler que de mes livres. Ce n’est pas tout à fait exact, nonobstant il est certain que le virus (dédicace) du stylo sur la première page blanche de mes romans est fortement ancré en moi. Inoculé depuis mes plus jeunes années. Mes petites poésies griffonnées en cachette, mes petits billets d’humeur ou d’amour ou d’amitié, c’est selon… J’étais très timide et ce face à face avec mes petits brouillons me permettaient de m’exprimer pour mieux me connaître. Je ne gardais rien de peur que ma mère ne tombe dessus. Comprenne qui peut !
Remettons un peu les pendules à l’heure.
Qu’est-ce Écrire ? Pourquoi écrire ?
Un jour j’ai rencontré l’ami d’un ami, nous buvions un café tranquillement lorsque l’ami de l’ami me regarde et avec un petit sourire en coin me demande : « alors il paraît que vous écrivez ? ». Je lui ai répondu du tac au tac, sans réfléchir : « non, je raconte des histoires ». Cela a clos le débat. Eh oui ! N’en déplaise, je raconte des histoires, les miennes mêlées à celles des autres, le plus anonymement possible. Mes personnages prennent leur envol et l’histoire se construit au fils des lignes et des pages blanches noircies. Un auteur est seul quand il écrit, seul quand il se relit, n’en dort des fois pas de la nuit et se relève pour apporter une petite correction, remplacer un mot par un autre plus adéquat. L’auteur porte son roman, comme on porte le monde chante Florent Pagny.
Pourquoi j’écris ? Parce que dans une vie, on amasse des secrets, des souvenirs, des moments heureux, des tristesses, des rêves... Mais voilà ! Il faut oser. Et voilà ! Cela fait douze ans que j’ose.
Ce qui est paradoxal c’est que j’aime la création, j’aime créer des personnages, j’aime créer des espaces colorés dans mon jardin, j’aime cuisiner, j’aime peindre. Mes mains et ma tête toujours en activité. Je suis curieuse de tout ! Et par-dessus tout, de lecture et de littérature.
La peinture, je l’ai pratiquée en atelier, en associatif, avec des amies et amis. Là est toute la différence avec l’écriture en loup solitaire. J’ai exposé par esprit de camaraderie. Attendre toute la journée quelques promeneurs qui dissèquent vos tableaux puis le soir boire un petit coup lors du vernissage. Bon, pourquoi pas ! Sauf qu’à chaque fois que quelqu’un s’arrêtait devant ma toile, je priais le ciel qu’il continue sa route. Je ne vends pas mes toiles. Je ne peux pas m’en séparer. Par exemple, un jour un adolescent a voulu acheter mon clown, il m’a suppliée aidé de sa grand-mère. Non, c’est non. Je lui ai offert la photo de mon clown. Parce que ce clown, c’est moi et moi je ne suis pas à vendre !
Aussi revenons aux dédicaces. Qu’est-ce qui me faire courir ainsi les fins de semaine ?
Tout simplement j’ai besoin de ces contacts. De ces échanges qui sont très enrichissants, certains se transforment en amitié pérenne... C’est vital, c’est ma respiration.
Ma raison d’être :
« Elle en a vu de toutes les douleurs
Elle est revenue de tant de combats
Elle a tellement tendu son cœur
Là où d'autres ont baissé les bras »… Pascal Obispo.
Quand j’arrive à persuader un enfant qui renâcle « non je ne veux pas lire » en enfant qui me lit, c’est la plus belle récompense que je puisse recevoir. Quand un adulte, après m’avoir lue, revient me voir, me raconte ce qu’il a ressenti en me lisant, qu’il l’a même offert à quelqu’un qui en a besoin… et là la fontaine aux confidences coule à flots… C’est un cadeau car ce n’est aucunement intéressé, c’est juste de l’empathie partagée. Le virtuel ne peut remplacer le réel, le contact humain, les dédicaces !
Ainsi chers lectrices et lecteurs, petits et grands, quand vous rencontrez un(e) auteur(e), souriez-lui, tendez l’oreille, partagez et passez votre chemin si vous n’êtes pas intéressés mais si affinités, demandez une dédicace, la cerise sur le gâteau que vous dégusterez tranquillement chez vous.
Merci.
« L’impénitente dédicaceuse ».