Bonjour mes amies et amis.
C’est quoi être vieux ?
Je n’arrive pas à le savoir.
Je continue à courir, à écrire, à rire, à découvrir, à lire, à me faire plaisir.
Je continue à m’extasier devant une jolie fleur, une belle peinture, un beau ciel bleu et un soleil venant rosir le soir au moment de se coucher.
Je continue à rêver. Ma vie a été parsemée de belles histoires.
Je continue à boire et manger tout ce qui me plait. Sans état d’âme !
Comme hier, comme avant hier, et aujourd’hui sans doute comme demain.
Je n’arrive pas à me dire que les années ont passé sans m’impacter. Ce n’est guère possible !
Quoi déjà ? Quoi ? Non ce n’est pas possible ? Eh oui ma calculette ne me trahit pas.
Ce matin, au supermarché, je faisais mes courses et une dame arrivée à ma hauteur s’écrie :
- Ah mais c’est bien toi ! Je t’ai tout de suite reconnue, même de dos. Au fait c’est comment déjà ton prénom ? Je perds un peu la mémoire ajoute-t-elle un peu confuse.
J’avoue humblement que je l’ai également tout de suite reconnue mais que j’avais aussi oublié son prénom. Je ne le lui ai pas demandé, peut-être par fierté.
Nous avions fréquenté le même atelier de peinture durant quelques années. Avions ri, échangé, colorié, peinturluré en toute amitié… On ne s’est plus revu depuis une dizaine d’années.
À mon « alors comment tu vas ? » j’ai ouvert le bal des « Tamaloù ».
Moi je me suis bien gardée de lui raconter mes petits bobos. N’a-t-on pas des bobos à tout âge ? Ne suis-je pas une Miraculée à plus d’un titre ?
Du reste elle ne me questionne pas sur ma santé :
- Et toi, tu continues toujours tes livres ?
- Oui bien sûr !
- Non, c’est vrai ? J’aimais bien te lire, maintenant je ne peux plus…
Et c’est là que j’ai su ce que c’est qu’être vieux. Dans ses yeux j’ai vu son regard survoler mon visage vieilli, mes pattes d’oie et mes rides. Sûrement l’effet miroir, comme le mien sur son visage.
Je ne sais plus qui a dit : un visage ridé c’est un visage qui a beaucoup ri.
Alors oui j’ai beaucoup ri et toujours caché mes larmes. Ma mère m’avait surnommé « la fière ».
Alors oui, je continue à écrire, mes rides n’y pourront rien.
Seule ma tête guide mes doigts sur le clavier. Seule mon envie d’avoir envie me pousse à reprendre mes crayons et ma gomme pour illustrer mes petits contes pour enfants.
Qui m’aime me suive !
Il sera encore temps de se poser la question « qu’est-ce qu’être vieux » ?