Bonne fête à toutes les grands-mères.
« Salut ; C’est le printemps ! C’est l’ange de tendresse ! Ne devinez-vous pas pourquoi je bous d’ivresse ? Ange de ma grand-mère, ange de mon berceau. Ne devinez-vous pas que je deviens oiseau, que ma lyre frissonne et que je bats de l’aile comme hirondell » Arthur Rimbaud
Encore une fête commerciale, diront certains. Pas la fête des grands-mères ! Elle est ou ne sera pas mais elle mérite d’exister. Une grand-mère c’est un trésor inépuisable.
N’ayant pas eu de grand-mère, enfin si une, aux abonnées absentes… Une stupide histoire de famille !
Je me souviens de mon amie Jocelyne D. J’avais 9 ans et nous étions inséparables. Nous passions tous les jeudis chez sa Grandmother. Une exquise grand-mère qui nous préparait son tee time avec son thé, ses cakes et sa confiture d'oranges. Je ne buvais jamais de thé à la maison et je trouvais cette boisson âcre et détestable. Pour rien au monde je lui aurais dit « je n’aime pas le thé ». Et c ‘est ainsi que j’ai appris à l’apprécier. Et je suis la cheffe des confitures d'oranges du jardin.
Je frissonnais quand Grandmother me disait « ma chérie » sans distinction comme à sa petite-fille.
C’est à cet âge-là que je m’étais promis que lorsque je serais grand-mère je comblerais tous mes manques et j’ai tenu ma promesse.
Précoce en tout et pour tout, mamie très jeune, j’ai vécu des années de bonheur intense. Je revois mon premier petit-fils s’agripper à mon pull « je veux toi… » et je fondais… Trois autres sont venus agrandir le cercle du bonheur. Toutes nos vacances, l’hiver, l’été. Puis la grande maison, les grandes tablées. J’étais à l’écoute et soignais les petits bobos de l’âme et du cœur. À y penser l’émotion me gagne.
À présent, ils sont devenus oiseaux, ils ont battu de l’aile comme l’hirondelle, sont partis se réfugier dans d’autres bras. Ainsi va la vie !
Aujourd’hui la grand-mère tend l’oreille. Qui appellera en premier ? Peu importe.
Elle décrochera et dira « c’est gentil d’y avoir penser ».