« Et puis , il y a ceux que l’on croise, que l’on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie » Victor Hugo
Bonjour mes amies et amis. Écrire c’est s’enfermer dans sa bulle, aligner des mots, des sentiments, seul face à un écran froid. Puis tout prend vie, les personnages guident l’auteur et celui-ci se laisse faire.
Il lui arrive parfois, en se relisant, de se demander si c’est bien lui qui a pu s’extérioriser à ce point. Puis il met le point final de son manuscrit, se relit, se fait relire et corriger.
Un sentiment de vide l’assaille. La petite voix intérieure lui pose la question douloureuse : « tu fais quoi maintenant ? ». Le plus dur reste à venir, se délester de son costume d’auteur pour revêtir celui de commercial. Pas un commercial basique, non un commercial passionné. Il croit à son produit, il le défend et lorsqu’enfin le lecteur sourit et demande une dédicace, alors le plaisir longtemps contenu s’affiche sur le visage de l’auteur. Tout n’est pas si simple, il faut encore que le lecteur aime le livre, le fasse savoir alors seulement le bonheur sera complet.
Samedi 31 juillet à l’Espace Culturel du Centre Leclerc, tout a commencé très calmement. Un calme légèrement angoissant. Je me rassure « les lecteurs vont arriver. Ils doivent faire leurs courses, ou être à la plage et viendront après ». Puis la matinée s’étire en longueur. Un échange par-ci, un par-là. Une dédicace par-ci, une par-là. J’ai le tournis de voir tous ces livres qui m’environnent, telles des sentinelles qui attendent la main qui va les choisir. Pourquoi me choisira-t-on moi, face à des Musso, Levy, Vargas… ? Et pourquoi pas moi ?
Une jeune et belle femme semble chercher un roman, elle passe m’ignorant totalement. Puis repasse avec un gros volume, facilement 800 pages. Elle s’arrête soudain et me regarde, elle cherche autre chose. Hélas je ne peux l’aider, moi je suis là pour mes romans. Ah bon ? Et vous écrivez quoi ? (Ah ! La question que j’aime, je sais que j’ai déjà gagné). C’est sympa de rencontrer une auteure, j’aimerais qu’on discute… et on a discuté, et on a ri. Beaucoup ri. Elle est aussi joyeuse que moi. Je vous prends ce recueil, me dit-elle, parce que je sens qu’il va me donner du plaisir et je sais que mon choix vous fait tout autant plaisir. La dédicace ? À Coco. Devant mon étonnement, elle ajoute dans un chuchotement, je m’appelle Claude mais on m’a toujours appelée Coco. Une rencontre qui me stimule. Et c’est parti !
Barbara, une franco/anglaise a flashé tout de suite sur « À l’assaut du bonheur » pour sa belle-sœur Marie-Claire qui vit à peu près la même histoire et « Voulez-vous danser ? » pour sa maman Irène qui aime bien lire juste quelques pages et le recueil ça lui ira.
Ezzio, un adorable garçon, sûr de lui, a choisi tout seul les 2 premiers tomes de Gracieuse et Panache.
Quelques temps morts, j’en profite pour avaler vite fait mon sandwich, un café, les toilettes et je me remets à mon poste. Les minutes semblent durer des heures, je feuillette des livres de recettes à ma droite. Et enfin ma journée de dédicace prend véritablement naissance, Lou-Anne, Milano, Alexia, Randy. Les échanges sont chaleureux.
Laetitia, ma petite-fille de cœur, ne rate jamais l’occasion de venir me saluer. Nous nous sommes rencontrés ici-même, elle avait 14 ans, aujourd’hui elle en a 21, encore plus jolie, vive et souriante. Un beau cursus professionnel pour ne rien gâcher. Nous échangeons quelques confidences, interrompues par des personnes qui s’arrêtent devant ma table.
Louloute avait déjà choisi des livres pour Rose la fille de sa sœur. En voyant ma série des Gracieuse et Panache, repose tout et me fait dédicacer mes romans. Sa sœur sur ses entrefaites arrive et voyant « Lettre à pépé Charles », s’exclame : moi c’est celui-ci que j’aimerai lire et Louloute dans un élan de générosité le lui offre. Famille je vous aime !
La fin de l’après-midi est passée très vite. C’est l’heure du retour. Mentalement je me dis que je m’en suis finalement bien sortie. Moins bien que la dédicace précédente mais bien mieux que ce que la matinée très calme ne laissait présager. Un lectorat éclectique qui s’il ne changera pas le cours de ma vie, m’aura apporté des étincelles de bonheur… Seule « La Miraculée » n’a pas trouvé preneur… C’est normal avec la Covid, on veut du rêve !
Si tout va bien, prochaines dédicaces nocturnes à Bormes les Mimosas, le vendredi 6 Août de 17h à 23h. À bientôt.