« Et vivre, cela signifie faire ce que l’on désire sans déranger autrui. Respirer un air pur, avoir du plaisir à sentir sur soi les rayons du soleil, profiter du monde pas de manière hédoniste mais en toute liberté ». Aharon Applefeld
Bonjour mes amies et amis.
Nous sommes lundi. Le début d’une semaine nouvelle avec rien de nouveau à l’horizon. Toujours le même battage médiatique sur la vaccination, les pour, les contre, les indécis, les résignés...
Rassurez-vous je ne vais pas en remettre une couche. Je ne suis pas du tout à la hauteur des débats. Disons que je préfèrerais m’abstenir n’ayant pas toutes les cartes en mains.
J’entends dire que cela fait plus d’un an que nous ne vivons pas normalement, que nous sommes moins gâtés qu’avant, qu’il y aura un après. Certes c’est vrai ! Je ne vous recommanderai pas de manger de la brioche, à défaut de pain… Nous n’en sommes plus là fort heureusement !
Nonobstant, cette période bizarre, troublante, agaçante, surprenante… Nous étions tranquille, préparions qui une croisière, qui des vacances dans les iles ou à la montagne, qui projetaient des plans sur la comète… Cette période donc nous est tombée dessus sans crier gare.
Comment occuper tout ce temps libre ? Quand on a tourné en rond dix fois les trois kilomètres autorisés autour de la maison, on fait quoi ? Justement il y a plein de choses à faire ! Plus aucune excuse de répéter à l’envi « pas le temps ».
Enfin le temps de mettre à jour la paperasse, c’est astreignant mais important !
Enfin le temps de cuisiner de bons petits plats délicieux, fastidieux à préparer ; un régal pour les papilles et ingurgités en un temps record !
Enfin reprendre en main mon jardin, confié dans l’urgence à un jardinier d’une médiocrité rare. Tout reprendre, sauver ce qui peut l’être encore, bouturer pour perpétuer une fleur vieillissante… Cela prend du temps, tant de temps mais procure tant de bonheur, les mains dans la terre chaude, humide, fumante, rassurante, munificente, sous un soleil bienheureux. Quel bonheur, le matin, à peine levée, de percevoir la gratitude de la nature. Je scrute la petite pousse verte qui pointe sa feuille au ras du sol. YES ! Ma bouture a pris. Il faut arroser, biner tout autour pour ne pas laisser les mauvaises herbes anéantir mon travail. « Travaillez, prenez de la peine… Le travail est un trésor » nous a enseigné Jean de La Fontaine. J’en ai pris de la graine ! J’ai horreur qu’on me dicte ma conduite, qu’on me donne des ordres, qu’on m’impose quoi que ce soit, mais pour mes arbres, mes fleurs, mon jardin je me discipline.
À juste titre, cette année, mes fruitiers ont été très généreux. Alors quelle joie de ressortir la bassine en cuivre, héritage familial, et d’y préparer des confitures.
Mon olivier, issu d'une petite pousse offerte par un voisin à notre arrivée en guise de bienvenue, ployait sous les petites olives de Nice. Heureusement Google m’a expliqué comment avoir des olives pour l’apéro toute l’année. Un moyen aussi de se créer des liens sociaux, en offrant des boutures, des bocaux… De laisser sa trace pour le meilleur.
Et quand vient le soir, fourbue, comblée, je reprends le livre, commencé la veille, m’attendant sagement sur ma table de nuit et je lis tant que mes yeux me le permettent. Tant que Nounours ne vient pas me siffloter « bonne nuit les petits, à demain » !
On ne perd jamais son temps quand on prend son temps. Moi, la petite fille pressée, je l’ai bien compris par ces temps complexes !