Ce matin, me promenant dans plusieurs groupes, je me suis fait le constat suivant :
« Quelle drôle d’époque tout de même » !
Certes je n’ai pas inventé la poudre à éternuer.
Certes depuis longtemps l’ai-je constaté !
Certes je ne manque pas d’être surprise de retrouver des « Amis » publiant une photo, une citation, un avis sur tel ou tel événement. Je les avais perdus de vue. Pourquoi ? Comment ? Le jeu des chaises musicales orchestré par les réseaux. Les algorithmes qui choisissent pour nous nos relations ? Une mine d’or tout de même que ces réseaux qui nous font fantasmer. Chacun se lâche, se raconte, s’extériorise… On se dit l’ami de quelqu’un qu’on ne connaît qu’à travers des mots, des ressentis. Parfois un visage ou un symbole. Voilà une dizaine d’années que je flâne sur les réseaux, que j’ai accepté des centaines d’Amis. Mais en réalité, au plus profond de soi il n’en reste qu’une poignée, qu’on garde au chaud dans le creux de nos mains. Ceux qu’on aime pardessus tout ! Les autres s’en viennent et s’en vont.
Et puis la plume prend le dessus et trace ces quelques vers qui peuvent correspondre à tout un chacun. À aimer ou à détester :
« L’homme qui murmurait à l’oreille »
Vous êtes passé un soir par hasard
Avez lâché quelques mots sans fard
Puis la conversation à bâtons rompus
S’est engagée sur nos sentiers battus.
Vous étiez drôle, amical, chevaleresque
De confidence en confidence, sans préjugé
Avions bâti de nos vies une jolie fresque
Mais les fondations n’étaient pas ancrées.
N’ayant pris garde à votre « je disparaitrai »
Je pensais à une galéjade pour me faire réagir
Notre amitié éphémère s’est effacée d’un trait
Il n’en restera qu’un très doux souvenir.
Adieu l’homme qui murmurait à l’oreille
Tous nos mots sont jetés dans la corbeille
Au milieu du gué, vous avez changé de cheval
Vous avez éteint la musique, quitté le bal.
Adieu l’ami de quelques moments d’euphorie
Nos échanges ont eu la grâce de nos charivaris
Nos attentes n’ont pas été à la hauteur à priori
De nos lâcher-prise sur la coulée de nos vies.