Je voudrais rendre un vibrant hommage d’amour et de gratitude à Ginette.
Ginette est partie rendre visite aux anges. Ange elle-même parmi les anges. Une sainte femme.
Partir le jour de la Saint Valentin, n’est-ce pas un signe ?
Nous avons fait la connaissance de Ginette et Michel à notre arrivée à Saint Raphaël en février 2002. Nous venions d’aménager et se faire accepter dans le Var, nous les étrangers… les parisiens… les envahisseurs quoi ! Ce n’est pas chose aisée.
Nonobstant, Ginette et Michel ne s’occupaient guère de ces considérations. Ils nous ont tout de suite souhaité la bienvenue. Ils nous ont ouvert toutes les portes, celles de leur jardin, de leur maison et de leur cœur. En toute générosité ; sans contrepartie.
Ginette, la main verte, préparait des boutures et venait les planter ici ou là dans mon jardin. Le lilas, le noisetier, des hampes fleuries dont je ne sais plus le nom et dont elles m’avaient donné les graines, c’était Geneviève. Lorsque mes rosiers dépérissaient, elle me les sauvait.
Michel, les doigts d’or, venait nous assister au moindre problème domestique. Serviable et corvéable à merci. Ne cherchez pas de voiture dans son garage, c’était la caverne d’Ali Baba. C’était notre Géo trouve-tout. Il trouvait une solution à tous nos problèmes à l’extérieur comme à l’intérieur. Il lui restait toujours la petite vis, le petit cliquet introuvable dans le commerce… Un génie !
Ils étaient ainsi avec tout le voisinage. Ils étaient respectés de tous.
Ne sachant comment les remercier, je leur apportais mes gâteaux, mes plats préparés, mon couscous, ma pizza. Ginette en raffolait. Elle était d’une humeur toujours égale.
Quelques années plus tard, lorsque j’ai commencé à écrire, Ginette grande lectrice, était la première à recevoir en cadeau mon « bébé » dédicacé. Elle aimait mes livres et me le disait avec beaucoup de pudeur, sans trop de paroles. Ses yeux, ses sourires, ses remerciements m’allaient droit au cœur.
Puis Ginette est tombée malade. Petit à petit elle a commencé à décliner. Michel, un trésor d’amour, un puits sans fond d’amour, s’en est occupé en total dévouement. Lorsque je voyais l’ambulance devant leur porte, je sortais en courant pour les encourager. Des allers/retours à l’hôpital, Ginette ne se plaignait jamais. Elle gardait sa foi en la vie.
Lors de notre dernière conversation dans son jardin où j’allais passer une petite heure à côté d’elle, elle m’a dit « je ne trouve plus d’intérêt à vivre ballotée entre l’hôpital et la maison, avaler tous ces médicaments. Dites-moi à quoi bon tout ça ». ? Malgré notre amitié, elle ne voulait pas me tutoyer. Elle n’osait pas. Ce n’était pas dans son éducation.
Geneviève a continué à lutter quand même. Michel à ses côtés. Un excellent tandem ! Des Amoureux de Peynet.
Hier le téléphone a sonné. Leur numéro s’est affiché. Une alarme s’est mise en route dans ma tête. J’ai tout de suite compris.
Il nous reste Michel. Nous serons toujours là, de jour comme de nuit, je vous le promets Ginette.
Ginette, ma grande sœur d’amitié, je ne vous oublierai jamais. Jamais. Jamais.