Un moment, non plusieurs moments d’émotion.
Une journée de dédicaces peut paraître interminable ou trop courte ; celle de ce samedi à St Laurent du Var a répondu à mes espérances. Je pourrais écrire des MERCIS et des MERCIS sur toute la page et je n’en aurais pas fini. À commencer par ma mamie de cœur Marité. Comme toutes les autres années, les places étaient attribuées et face à la mienne m’attendait dès 9h Marité. Elle est tout simplement incroyable ! Elle n’a pas pris une ride supplémentaire, n’a pas perdu son sourire, son dynamisme, sa sagesse et sa générosité. J’ai été accueillie par des cris de bonheur, elle voulait voir mes nouveautés qu’elle a tenu à me faire mettre de côté, le temps que je déballe mes affaires et que je prenne place. Chaque année je tremble à l’idée qu’elle ne soit plus là et comme elle le sait, elle m’a dit « ma fille voulait t’envoyer une commande mais j’ai dit non ! Je préfère patienter mais je veux voir Annette tous les ans ici-même ». Je n’avais toujours pas commencé à poser mes livres sur la table qu’arrive Maryse Martel, une amie poétesse d’une délicatesse infinie. Elle m’a rapporté un paquet de gâteau de montagne de sa région et m’a fait dédicacer une « Gracieuse… » pour sa nièce… Marithé, la femme de Philippe l’adorable vice-président, est passée en coup de vent pour me faire dédicacer « La Miraculée ». À 10h je n’étais toujours pas installée, tous mes amis auteurs sont passés me voir. C’est un salon de l’Amitié entre auteurs et entre auteurs/lecteurs. L’Amitié avec un grand A, comme j’aime la vivre. L’Amitié avec le respect de l’autre… L’Amitié « souriante ». L’Amitié pour l’Amitié ! La littérature c’est aussi cette rencontre d’énergie positive.
La matinée s’est déroulée assez calmement. Puis l’arrivée de monsieur le Maire et des Laurentins pour l’ouverture du salon a permis à la Place Castillon de revêtir son air de fête. Les mamies et même Madame la Présidente du Comité du Vieux Village nous ont servi les spécialités régionales dont la tourte aux blettes sucrées, une exception… Cela vaut tous les MERCIS du monde à vous toutes les mamies. Quelle gentillesse et quel dévouement respectueux et amicaux vis à vis des auteurs.
C’est seulement vers 14H que les Laurentins sont venus à notre rencontre. Pour être tout à fait honnête pas en grand nombre mais en qualité XXL. Là tous mes doutes s’estompent, je me dis « toutes ces lectrices qui m’ont déjà lue et qui continuent, c’est « que je le vaux bien ». Non, non je ne prends pas la grosse tête. Je reste humble, et je me répète sans cesse : surtout ne pas décevoir avec le prochain roman. Vers seize heures Marité m’offre une composition florale qui avait servi à décorer un stand. La fragrance mêlée des œillets et des lys embaume tout mon bureau.
La journée s’est terminée sous une grosse chaleur avec un score de dédicaces des plus honorables, j’avais déjà rangé tous mes livres lorsqu’est arrivé en courant, Sandro, un petit bonhomme de 9 ans, sa sœur le suivait. Il s’est excusé d’arriver en retard (je les avais vus dans l’A.M. et la maman m’avait promis qu’ils repasseraient). Sandro m’a demandé « Gracieuse… sont amis». Sa maman tout essoufflée leur emboite le pas et choisit une « Gracieuse à la fête… » pour la petite sœur. Ces deux enfants sont polis, ont un regard bleu « ciel azur », et sont d’une grande maturité. Quel bonheur !
Ce salon n’est pas une usine à livres. Les lecteurs ne se bousculent pas mais ceux qui sont là, ont une capacité d’écoute, une empathie et une générosité des plus appréciables.
Dans ma tête une musique : la ballade de gens heureux. Un bonheur simple mais prégnant. MERCI.