Le moins qu'on puisse dire, c'est que le printemps nous boude.
Vêtu de son costume gris, chapeauté de son ciel délavé, pleurnichant, chuintant, crachotant, incontestablement il boude !
Le soleil lui se planque. Il n'a pas son mot à dire. Il ne fait pas le poids. Ses quelques apparitions furtives sont tout de suite balayées d'un coup de coude humide et le voilà reparti paresser dans les nimbes.
Là pas de possibilité de faire la grève, de descendre dans la rue munis de pancartes "ras-le-bol de la pluie" "rendez-nous notre soleil" "c'est la faute à ..." À qui ? C'est bête pas moyen de trouver un fautif ! Pas moyen de revendiquer le bonheur d'aller boire un petit noir sur une jolie terrasse ensoleillée ou un petit rosé au bord de l'eau.
Mais au fond revendiquer quoi ? Il pleut, la terre a besoin d'eau et les esprits sont calmés, je dirais plutôt "douchés".
Alors contre mauvaise fortune, faisons bonne figure. Cet été nous n'aurons pas l'interdiction d'arroser nos belles pelouses qui ont pris l'allure de jardins anglais, de laver les voitures, de remplir les piscines. Pas de taxes supplémentaires ni d'excuses de nappes phréatiques vides.
Est-ce bien sûr ?