"Le fou et l'écrivain sont des hommes qui voient un abîme et, y tombent" - Honoré de Balzac
Voici ma dernière peinture, ma création du jour :
Enfin du jour, plutôt de nombreuses séances en atelier de peinture, durant lesquelles je me laissais taquiner :
« Encore ton minou ? Ce n’est pas fini ? Est-ce que minou va manger le petit poisson ? Tes fleurs sont trop ceci, trop cela » …
Ah ! Comme il est aisé de se moquer, même avec tendresse. Tout comme mon minou, je faisais le gros dos.
- Et moi d’ajouter, de retirer, de compléter, une fleur par ci, une ombre par là, comme si j’avais besoin d’exprimer un certain regard à travers les courbes, les angles, les dégradés de couleurs.
- Et moi de transformer en moins bien, aux dires de l’animatrice, le tableau comme je le voulais dans ma tête. Moins bien peut-être ? Certes ! Mais pour qui ? Pour moi, impossible de faire autrement ! Je m’y accrochais comme si à chaque fois il me délivrait un nouveau message.
À y réfléchir, n’est-ce pas ainsi que nous menons notre vie ? Par petites touches n’ajoutons-nous pas ce qui pourrait l’améliorer ? Ne faisons-nous pas des erreurs par des réactions irraisonnées, croyant bien faire ? Et ces erreurs ne nous permettent-elles pas de réagir pour mieux nous diriger, même dans l'obscurité ? Parce que tout tunnel, si long soit-il, a sa sortie, la lumière éblouissante lui volera la vedette.
Et finalement en y regardant de plus près, ce tableau est la mappemonde de ma vie.
L’abîme … mon cerveau … ma plume et mes pinceaux …