J'ai le sentiment que nous sommes tous embarqués dans un train qui déraille à une vitesse vertigineuse. Il ne se passe pas une heure sans apprendre des mauvaises nouvelles. La mort rôde et n'a plus qu'à se servir. Des jeunes tombent pour un regard. D'autres frappent par désoeuvrement. La haine est là, latente et surgit soudain comme un ressort déglingué. Tout se déglingue. Toutes les valeurs sont piétinées sans autre forme de procès. Mais où va-t-on ? Jusqu'où ira-t-on ? Combien comptera-t-on encore de victimes dans ce monde devenu fou ? En même temps lorsque je repense à mes salons du livre, de village en village, de semaine en semaine, je côtoie l'autre visage. Celui des gens heureux, simples et paisibles. Y a-t-il deux lectures sur cette terre ? Y a-t-il un côté pile on sourit, un côté face on tue ? Y a-t-il un conducteur dans le train ? Si oui quand tirera-t-il sur le frein pour tout stopper ? Ensemble arrêtons cette machine infernale car nul n'est à l'abri d'un regard égaré !