Au cas où vous reviendriez d'une île déserte, vous n'êtes pas sans savoir qu'aujourd'hui tous les papas sont à l'honneur. Tous ?
À notre époque des familles recomposées, combien de papas ont été fêtés à distance ? Le téléphone servant de fil conducteur : "bonjour papa, bonne fête papa, bisous papa" et hop le tour est joué. La morale est sauve !
J'entends d'ici les grincements de dents qui s'ensuivirent : "il a choisi son camp, il préfère les enfants de l'autre".
Moi je n'en crois rien, un papa ne choisit aucun camp. Ses enfants il les aime, s'en occupe un week-end sur deux, partage les jeux, les sports, donne de son temps et de ses forces pour le bien de tous.
Mais voilà, un enfant réclame toujours plus. Même adulte il attend des sourires, des encouragements, des compliments.
Mais voilà ceux-ci ne viennent pas toujours à temps et il reste toujours un fond d'aigreur au fond de la gorge, de solitude dans les yeux et de découragements dans le coeur. Nul n'est besoin de famille recomposée pour reconnaître la jalousie entre fratrie. Et comme c'est dur à vivre !
Aussi, mille kilomètres me séparant de mon papa, le téléphone a joué son rôle de vase communiquant et j'ai été touchée par sa voix chaude et tremblotante lorsqu'il m'a dit qu'il était content que je ne l'avais pas oublié.
T'oublier papa ? Comment serait-ce possible ? Tout ce que j'ai réussi, c'est dans tes yeux que j'ai puisé la force et l'envie d'avancer toujours plus loin.
Bonne fête papa.