(La photo ci-dessus a été prise par un adorable auteur, Claude Karkel, compagnon de la route des livres, en souvenir de la Croix Valmer).
Le salon du livre organisé par la Maison des jeunes et de la culture de la Croix Valmer a pour sa deuxième édition tenu ses promesses. La magie de la première fois n'a rien eu à envier à cette seconde fois. On ne change pas les règles du jeu qui gagne.
Convivialité, simplicité, chaleur humaine, le tout inondé de sourires, agrémenté d'un zeste de générosité, étaient de rigueur.
Les retrouvailles, comme à chaque fois, sont de véritables élans de coeurs. Les auteurs se congratulent, présentent leurs derniers nés. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
SAUF QUE : parfois un rat réussit à monter dans le bateau. Il sème la panique. C'est un mauvais joueur. Il a joué et il a perdu. À qui la faute ? Pas à lui bien sûr ! La couleur marine lui violace le visage. Il essaye de mordre une pauvre petite souris, mignonette. L'impudente ! Elle a l'audace d'être "typée" et ne peut donc échapper à la vindicte. La petite souris se sentit piégée. Comment se défendre quand on ne mérite pas les insultes? Elle prit la fuite. Une abeille qui ne rêve que de paix dans le monde, qui croit que l'homme est bon, la rattrapa, la pria de relever la tête et lui fit reprendre son rang. Le rat marine devint vert de rage à en avaler sa mauvaise langue. L'abeille l'avait piqué au vif. Le sot !
SAUF QUE l'abeille qui continue à folâtrer de fleurs en fleurs, récoltant de subtils nectars, rencontra sur son chemin l'Ingratitude. "Comment est-ce possible ? Je t'ai nourrie et tu me rejettes, lui dit-elle" ? L' Ingratitude avait attrapé la grosse tête et en perdait le nord ... dans le Sud ! Elle avait pour excuse sa jeunesse qui ne rime pas toujours avec sagesse !
Alors l'abeille, fière et altière, s'éleva plus haut, encore plus haut, pour ne vivre que ses rencontres féériques avec Anastasia, une gamine adorable d'une douzaine d'années qui a tenu à payer avec son argent de poche "GUSTAVE", Daisy, une maman rayonnante, Marie-Claude qui sortait d'une mauvaise impasse et qui voulait rêver avec "Un soir d'été en Sardaigne", Christiane, Marie-Noëlle Mireille, Vania, Michèle (avec un l), ses fidèles lectrices de Cavalaire, un papa qui a promis de lire "Gustave" à sa fille Élodie, "Retourne de là où tu viens" dédicacé aux écoliers de la Croix Valmer ...
L'abeille continuait à virevolter, heureuse et libre, lorsque son regard croisa celui de Générosité. Un silence qui dura une éternité les enveloppa. L'abeille stoppa son envol et timidement se présenta. Générosité par petites touches faisait connaissance avec sa nouvelle amie l'abeille. Celle-ci ressentit l'émoi de Générosité. Plus rien n'existait autour d'elles. Un frisson les parcourut. L' Amitié les avait liées d'un fil d'or au goût de miel. L'abeille parla encore et encore. Générosité dévorait avec bonheur chaque mot, chaque sourire, en redemandait. L'abeille était intarissable puis dédicaça ses livres dont l'un était destiné à "Fleur" la petite fille de Générosité Colette, ça ne s'invente pas.
- Permettez que je vous embrasse, demanda Générosité Colette avant de repartir son trésor sous le bras.
L'abeille sentit son coeur s'emballer.
- Bien sûr ! On se reverra c'est certain !
Deux bises sonores scellèrent l'Amitié de Générosité et de l'abeille.
L'abeille leva les yeux au ciel pour remercier son ange gardien.