Ce matin, au réveil, un chroniqueur zélé, m'apprend qu'aujourd'hui sera la journée du sommeil. On aura droit à plusieurs colloques, plusieurs ateliers de questionnement, plusieurs remises en question !
Encore une journée de quelque chose me suis-je dit, encore endormie. Comme si d'en parler cela allait nous faire trouver le sommeil. Quand il n'est pas au rendez-vous, rien n'y fait !
Me reviennent en mémoire tous ces moments où Morphée m'a désertée, têtue comme une mule. Qui est têtue comme une mule ? Allez savoir ! Je me tourne et me retourne dans mon lit où les draps n'en peuvent plus de mes soubresauts. Je me lève pour boire un verre d'eau, puis je me recouche, cette fois bien décidée à y arriver. Tant de choses heureuses, ou pas, viennent charger la barque de l'insomnie, au point de me voler la minute intime où je me laisse embarquer dans l'autre monde. Inutile de compter les moutons ça ne marche pas. Alors "je lâche prise" et seulement là, tout bascule, la fée sommeil entre en scène et me fait passer sur l'autre rive.
J'ai toujours eu une sainte peur de la nuit. J'ai toujours eu une sainte peur de ces heures durant lesquelles je ne maîtrise plus rien. C'est probablement la raison pour laquelle, à mon réveil, je ne me souviens de rien. Rien c'est quoi ? Rien c'est tout ! Régulièrement, insidieusement, une image floue vient se rappeler à moi. Je ne l'identifie pas tout de suite. Je cherche, je suppute et finit par m'inventer mon rêve. À ma guise, à mon envie, comme j'aurais aimé le vivre ... mais toujours à partir de cette image fugace qui me fuit pour mieux m'aider à vivre dans le rêve.
Et c'est de cela que mes livres se remplissent.