| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://ninanet.vip-blog.com


Entrez dans ma danse
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

Entrez dans ma danse

VIP-Blog de ninanet
  • 950 articles publiés
  • 2036 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 10/08/2010 10:49
    Modifié : 17/07/2025 08:36

    Fille (70 ans)
    Origine : saint raphaël
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Août  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    282930010203
    04050607080910
    11121314151617
    18192021222324
    252627282930
    [ cinéma ] [ peinture ] [ littérature ] [ polar ] [ poésie ] [ roman jeunesse ] [ critiques ] [ mes humeurs ] [ Zinzolin ]

    La délivrance

    07/02/2012 09:55



    - Comment vas-tu ?

    - Comme le temps, et toi ?

    - Comme toi, comme le temps.

    - Oui mais moi, j'ai des raisons.

    - Et moi aussi j'ai des raisons.

    - Pas autant que moi

    - Mais qu'est-ce que t'en sais ?

    - Je sais, c'est tout.

    J'avais erré dans la ville. Malgré la présence du soleil, hivernal soit, j'avais froid. Pas le froid banal qui vous pénètre parce que la température baisse et que vous n'êtes pas assez couverte. Non, un froid déjà installé insidieusement. Le cerveau vide, les mâchoires serrées, un lac gelé dedans. Fatiguée, j'ai poussé la porte d'un salon de thé. Chic et souvent désert. Pour ne plus parler, réfléchir, penser. Pour me poser, m'évader, me libérer de toutes les contraintes et obligations du quotidien de la vie. Pour fuir le stress de la page blanche ou au contraire noircie de mots insipides et sans intérêt. Quand surgirent deux énergumènes. Je suis injuste, deux jolies filles cheveux au vent, toutes deux brunes et pimpantes. Elles gesticulaient faisant valser leurs bijoux de pacotilles, elles soufflaient dans leurs mains gantées de mitaines en laine fabriquées au Mexique. Pourquoi le Mexique ? Les couleurs et leur asymétrie. Elles semblaient connaître parfaitement les lieux, puisque sans se concerter, elles filèrent vers une table isolée, non loin de la mienne. Elles se délestèrent de plusieurs couches de vêtements et sans aucun sentiment de gêne, à haute voix, se lancèrent dans un dialogue de sourds.

    Fini ma tranquillité. Également sans gêne je me mis à les observer ce qui eut pour effet de les exciter un peu plus.

    Elles continuèrent ainsi à discourir sans rien se dire. Et pourtant elles en avaient plein la patate.

    - Hein, quoi plein la patate ? Raconte !

    - Si tu savais ...

    - Mais quoi, qu'est-ce que je dois savoir ?

    - J'peux pas. C'est trop grave !

    - Tant que ça ?

    - Plus que ça ?

    - Bon, alors tais-toi, parce que là tu m'énerves.

    - Bon, bon, tu as raison. On me dit toujours que je suis énervante, que mes silences dérangent, mais c'est comme ça.

    - Oh moi aussi, j'en ai gros sur la patate.

    - Ah bon, toi aussi ? Raconte !

    - Tout comme toi, j'peux pas. Trop grave !

    Elles éclatèrent de rire, burent leur café d'un trait, se rhabillèrent d'un même élan. Deux grosses bises qui claquent sur les joues.
    - Faut y aller, c'est l'heure.

    - À demain, faut que j'y aille aussi.

    - Tu vas où là ?

    - Je ne peux pas te le dire et toi ?

    - Tu ne devineras jamais.

    - J'aime bien notre complicité.

    - Moi aussi ma puce. À plus.

    La porte claqua saluant la sortie bruyante des deux péronnelles. Elles m'avaient réchauffée de leur bavardage énigmatique. J'étais subjuguée. Elles avaient parlé une demie heure sans rien dévoiler. Mais comme je suis bête ! Comment moi la romancière, n'ai-je pas compris qu'elles n'avaient rien à dire et qu'elles s'inventaient un vécu. J'exhibai de ma poche mon petit calepin pour consigner, ma mémoire risquant de me trahir, ce qui sera peut-être le point de départ de mon prochain roman. Le titre : ce sera pour plus tard, quand j'aurais terminé. Le titre c'est le couronnement et en même temps la délivrance !

    Bon, il me faut y aller moi aussi. J'éteins doucement mon ordinateur, non sans avoir sauvegardé. Ouf j'ai fini pour aujourd'hui. Je vais aller faire un tour en ville.








    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact ninanet ]

    © VIP Blog - Signaler un abus