Il y a eu une tragédie. Aussi il faut désigner un coupable. Et lorsqu'il est tout trouvé, il faut y aller à bras raccourcis !
Des collectifs se regroupent, des témoignages déferlent, des cris, des pleurs, des souvenirs. Ce matin on invoque le hasard et le destin. On fait un parallèle avec le Titanic. Et on brasse, on brasse des informations au kilomètre. Et on se transforme en voyeuristes. Et on tremble en se disant qu'on aurait pu en être. Et on se dit qu'on l'a échappé belle. Que cela n'arrive qu'aux autres. Que de toute façon il y a les accidents de la route, des avions qui se crashent, des femmes qui meurent sous les coups, des enfants tués pour un scooter ... Qu'on doit bien mourir de quelque chose. STOP !
Les coupables : c'est nous ! Et de tout temps ! La folie d'un homme fut-il le commandant, seul maître à bord, justifie-t-elle le comportement des masses ?
Où sont passés les autres ? Tous les gradés qui connaissaient la mégalomanie de leur supérieur, qu'ont-ils fait ou pas fait ? On n'en sait rien. Silence! Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple. On tient le coupable et s'en donne à coeur joie. Je déteste ce raisonnement simpliste, ce lavage de cerveau qui nous empêche de prendre conscience. On négocie les indemnités ? Cela aussi est une injure aux pauvres malheureux qui se sont vus mourir !
Tous nous devons agir et surtout réagir à temps ! Avant l'heure ce n'est pas l'heure, après l'heure ce n'est plus l'heure ! Alors ouvrons les yeux, tendons l'oreille et sauvons ceux qui peuvent encore l'être, sans faire autant de bruit, car alors c'est déjà trop tard !
Ceux qui savaient sont autant de coupables que le commandant minable !