Merci à vous mes amis qui êtes venus nombreux à la séance dédicace de mon nouveau roman "retourne de là où tu viens". J'ai pu recueillir les premières impressions sur la couverture. L'illustration des roches rouges du Dramont a attiré l'attention de plusieurs personnes qui les ont reconnues tout de suite. Les visiteurs ont pu tout à loisir compulser mon livre et suite à ma présentation de l'histoire se sont laissés aller à leur générosité toute naturelle, à leur curiosité et à leur confiance.
Au début, il est vrai que la panique m'avait saisie. J'étais habituée aux salons du livre, entourée d'auteurs et de monceaux de livres dans une ambiance de fête. Là, j'étais assise au sous-sol du Monoprix, au rayon du livre certes, mais face aux articles ménagers de toute sorte, de la papeterie, des masques de mardi gras et tout près des caisses.J'ai vu ainsi défiler des enfants accompagnés de leur mamie et réclamer le masque de Zorro, du roi lion. Les petites filles ne voulaient pas de masque, par coquetterie, j'ai entendu l'une d'entre elles, âgée de cinq ou six ans, dire "ça va me décoiffer". Véridique. La coquetterie n'a pas d'âge. J'ai vu un vieux couple se chamailler pour le choix d'une savonnette. Les gens étaient pressés, qui une rappe à fromage à la main, qui un lot de papiers toilette, qui des produits ménagers. Qu'étais-je venue faire là? Était-ce bien ma place? Comme si je découvrais brusquement m'être trompée de rue ou d'époque, celle du Bon Marché. Quand une petite dame menue s'est approchée de moi, m'a regardée et m'a dit : "je vous reconnais, vous étiez à la conférence des femmes et hasard du calendrier, aujourd'hui je vous rencontre pour la deuxième fois pour la journée de la femme. Je vais vous acheter votre livre, je porte bonheur, vous verrez". Ses yeux souriaient affichant un éclat d'un bleu intense. Elle s'éclipsa très discrètement emportant mon livre sous le bras, le serrant sur son coeur. Elle m'avait juste dit en me donnant presque le dos : "lire c'est le seul bonheur qui me reste et je ne m'en prive pas". Après son passage, j'ai complètement oublié l'endroit où j'étais. Je me répétais que tous ces visages souriants qui s'approchaient de moi m'étaient certainement envoyés par mon ange, ma petite dame menue, Francette. C'est son prénom. Lorsqu'elle me l'a annoncé pour la dédicace, ma main a tremblé. La gorge nouée, je lui ai souhaité bonne lecture. Quel Bonheur cette rencontre! Annette