« Fuir n’est pas seulement partir, c’est aussi arriver quelque part ». Bernard Schlink
Le temps passe. La vie le rend impitoyable. Il ne se retourne jamais, avance inévitablement à son même rythme, façonne les envies et les regrets, au gré des saisons, des âges et des raisons ! Et surtout sans raison, il passe, sans jamais ne se lasse !
J’entends dire de-ci de-là « j’ai choisi et j’assume » ou « j’ai choisi et je regrette ». J’ai même entendu quelqu’un dire « elle a choisi son camp, qu’elle se débrouille » ! Dur et injuste.
Avons-nous vraiment le choix lorsque nous choisissons ?
Est-ce que notre choix, parfois tellement légitime, tellement guidé par le bon sens, et souvent par défaut, ne s’impose-t-il pas de lui-même ?
La vérité éclabousse les meilleures intentions.
Ce leitmotiv qui revient sans cesse « ai-je bien fait » déstabilise.
Et puis la flopée de questions les plus enfouies dans notre mémoire, se bouscule au portillon. Ça tourbillonne dans la tête comme toutes ces feuilles mortes que le vent soulève avec violence, ça claque dans la figure libérant des torrents fous, toutes vannes ouvertes. « Aurais-je dû ? Aurais-je pu faire autrement ? Ai-je pensé une seule seconde à l’avenir ? Et si, et si… ». Et bla bla bla.
Trop tard ou peut-être tant mieux ! On ne le saura jamais.
La réalité est terrible car elle n’apporte que tardivement les réponses auxquelles il n’y a plus de solution. La vie imperturbable distribue les cartes sans mode d’emploi. Et le château s’écroule sans crier gare. Trop tard ! On tourne la tête et c’est FINI ! Trop tard !
La révolte gronde. Le tunnel semble plus sombre et plus tortueux. La sortie ? On ne la trouve pas ou on ne veut pas la trouver…
Ma mère disait toujours « tu n’as pas où fuir, le destin te rattrapera toujours »… Le destin qui nous fait arriver quelque part ?