« Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière » Victor Hugo
Cher Père Noël. Des mois durant tu as reçu des milliers de lettres du monde entier. Cette année, j’imagine que le nombre de courriers a décuplé. Covid oblige !
Tout le monde te sollicite. Et tu ne faillis pas à la règle absolue, dictée par tous les chérubins, qui de toute leur candeur, loin de se douter de l’immense tâche qui t’incombe, ont formulé plein de souhaits. Tu t’exécutes. La magie de l’enfance !
Alors, juché sur ton traineau rempli de tant de présents, tu as sillonné les routes, traversé les mers, grimpé les monts et descendu les vallées. Tu t’es glissé dans toutes les cheminées, prenant le risque de te brûler ou de rester coincé dans un tuyau de poêle. Sans bruit, avec amour, tu as bien veillé à distribuer tous les cadeaux sans te tromper. Le soir de Noël ne pas faire de déçus !
Moi du plus loin que je me souvienne, je ne t’ai jamais écrit. Je t’ai laissé libre de m’apporter ce que tu pensais être le mieux pour moi. Depuis la demie banane et le minuscule paquet de pois chiches grillés que tu m’as apporté à l’âge de cinq ans, (t’en souviens-tu Père Noël ? Moi oui !) jusqu’à tant et tant de petits et grands bonheurs.
Sauf cette année car mon bonheur était écrit sur la portée musicale de mon cœur mais un vent méchant a tout effacé. Tu ne t’en es même pas aperçu. Je ne t’en veux pas. La vie est parfois bancale.
Sais-tu Père Noël quel est mon lot de consolation ? Je voudrais que tous les petits enfants qui vont découvrir « Gracieuse et Panache », « Gustave »… ainsi que tous les adultes avec mes autres romans, soient très heureux en ouvrant les jolis paquets au pied du sapin. J’espère qu’ils seront impatients de me lire.
Vois-tu cher Père Noël, me vient à l’esprit une pensée impromptue : personne ne songera à t’écrire pour te remercier de ton total dévouement. C’est bien dommage. Ainsi va la vie !
Nonobstant, permets-moi, au nom de tous ces enfants, ces parents et grands-parents, frères, sœurs, cousins, cousines, voisins, voisines… amies et amis… de te souhaiter un bon retour vers la lumière blanche immaculée de la neige de ton paradis. Repose-toi bien. MERCI Père Noël.
« A l’an que vèn, Se sian pas mai que siguen pas mens »
(À l’année prochaine, que si nous ne sommes pas plus, nous ne soyons pas moins).