« Ce n’est pas pour devenir écrivain qu’on écrit. C’est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour » Christian Bobin.
Il n’en va pas de même pour les séances de dédicace où le silence n’est pas de mise. C’est pour, l’espace d’un temps donné, devenir écrivain en allant au-devant de son lectorat. On y apprend tant et tant ! Ce contact humain est une véritable récompense pour tout auteur passionné.
Ne pas compter son temps, ni conter sa fatigue, juste donner le meilleur de soi-même aux lecteurs qui s’arrêtent devant nos livres, qui écoutent avec empathie le pourquoi du besoin d’avoir écrit chaque livre. Une explication de texte appelée Amour !
Nonobstant, rien n’est facile. Pas facile de convaincre, de faire passer le message qui parfois appuie là où ça fait mal, d’interpréter les sourires, les soupirs… tout un art.
À ma dédicace de Hyères, il y a eu des moments pleins d’émotion avec Catherine (Cat) qui partait le lendemain à l’Ile de la Réunion et les yeux pétillants m’a fait dédicacer pour Louis et Léa ses petits enfants de « là-bas » et pour elle « À l’assaut du bonheur », puis son regard s’est posé sur la couverture de « La Miraculée ». Je ne lui en avais même pas parlé mais elle a voulu en savoir plus « allez ! Je le prends aussi ». Double plaisir quand c’est un élan du cœur ! Avec Marinette, pour Ève son amie intime. Avec Cassandre, Belinda, Mireille, Josiane, Antoine et d’autres enfants adorables ! J’ai eu un coup de cœur pour Jean-Loup au sourire désarmant mais intimidé. Son papa l’était aussi et fondait de bonheur en me voyant dédicacer pour son fils. En quelques secondes, tout en chuchotement, j’ai su pourquoi... Et j’ai terminé avec Marie-Claude qui m’a raconté avec force détails sa vie et celle de sa famille, et moi qui voulait m’en aller… Il m’a fallu lui expliquer avec beaucoup de diplomatie que mon mari m’attendait, elle a éclaté de rire, le félicita pour sa patience et a choisi deux livres « pour vous découvrir » m’a-t-elle dit.
Il y a eu aussi des moments de solitude, de regards tristes, de regards indifférents, de regards gourmands sur mes livres mais suivis tout aussitôt d’un haussement d’épaules. Pas les moyens ! « Je ne m’en sors pas » s’est écriée tristement mais dignement une maman.
J’ai essayé de partager au mieux ma passion, ma sollicitude, mes encouragements, offerts quelques marque-pages et mes bises aux enfants moins gâtés.
Père Noël, si tu me lis, pense à eux en priorité !