Il y a toujours une première fois.
La première fois des premiers pas, la première fois des premières chutes, la première fois des premières révoltes, la première fois d'un regard amoureux, la première fois d'un rejet, la première fois tout au long de notre existence... jusqu'à la prochaine fois.
En ce dimanche de fête des pères, je dédicaçais pour la multitude de premières fois mais l'émotion n'était pas la même, pas au rendez-vous.
À Cucuron, petit village du Lubéron, la fête était à la fête. La fête de l'Eau, des Artistes, de la Musique. Ce n'était pas ma première fois à Cucuron. L'accueil est toujours aussi chaleureux, respectueux des auteurs, ma valise vidée de mes livres est remplie de cadeaux des organisateurs, un sans faute qui mérite des applaudissements et de vifs remerciements à Odile et Philippe.
Le décor était bien là, immuable, inconditionnel, fidèle à ma mémoire avec ses ocres, ses lavoirs, ses champs de lavande, ses vignes et bien sûr ses bécasses des bois, éperviers ou roitelets. Ses amoureux de la région, ses habitants vieillissants et sa jeunesse qui reprend le flambeau, ses myriades de touristes venus de toutes parts, Allemagne, Hollande, Angleterre... pour s'émerveiller soit pour la première fois soit pour redécouvrir encore et encore cette douceur de vivre.
Mon coeur n'était pas à la fête malgré les belles et très nombreuses dédicaces, les beaux sourires, les encouragements et les félicitations qui se succédaient.
Une première fois pour un aussi beau palmarès.
Cependant, toute la tristesse du ciel pourtant très ensoleillé ennuageait mon plaisir.
En d'autres premières fois j'aurais été comblée, portée aux nues mais là "un seul être vous manque et la terre est dépeuplée".
Pour la première fois de toute mon existence, TU n'es plus là pour te souhaiter "bonne fête papa".