« L’écriture est le seul espace de liberté absolue » Nicolas Fargues
Le livre et la lecture sont des armes imparables pour se détacher des soucis quotidiens.
Dès l’âge de quatre ans, je suis tombée dans la marmite des mots de la bibliothèque rose et verte. Je les brassais, les touillais, les titillais, les dorlotais, les agaçais, les rejetais, les reprenais, les cuisinais à toutes les sauces pour finir par les manger, les ingurgiter, les digérer ou pas. Je dormais dessus, me réveillais avec, me révoltais parfois quand la réalité était toute autre, quand mes rêves ne se réalisaient pas ou pas assez vite.
Puis arrivèrent les premiers émois, les premiers vers écrits sur un bout de table, les premiers mots d’amour griffonnés mais jamais expédiés. Pudeur exige !
Logiquement c’est là que les choses sérieuses commencent. Pas pour moi !
Pas le temps de penser à la nourriture spirituelle, celle du ventre urgeait.
Qu’à cela ne tienne, les Guy Descars, Hans Suyn, Albert Cohen, Françoise Sagan, Baudelaire, Zola … furent mes compagnons de route, partout, à chaque minute. Ils entretinrent mon esprit romanesque, ils alimentèrent ma hargne de la gagne, ils soignèrent mes plaies, ils me tracèrent mon chemin vers la liberté.
La liberté de penser que tout était possible, sans forcément passer à l’action !
La liberté de vivre la destinée des autres, sans demander la permission !
La liberté de croire, de vouloir, du pouvoir, du valoir !
Aujourd’hui, je suis de l’autre côté du miroir !
Je ne sais pas qui m’a passé le flambeau
Mais je le brandis avec fierté très haut
Toute une vie entière à emmagasiner mes mots
Pour aujourd’hui vous les resservir sur un plateau
D’or ou d’argent ou de bronze ou de carton ?
Avec courage, doute et détermination !
De la lecture à l’écriture il n’y a qu’une route à traverser
De Nicolas Fargues à Luis Sepulveda, en toute liberté :
Mes mots sont pour vous !