Mon précédent article a suscité deux commentaires et les deux se rejoignent sur un même thème : l'Amitié.
Il en va de l'Amitié comme de l'Amour.
Le sentiment est exactement le même. Définition commune : attachement mutuel. Mais qui dit attachement peut penser à détachement. On aime (on est aimé) un jour, puis, plus le lendemain. Sans raison apparente. Tout simplement parce qu'on ne plait plus. Tout simplement parce qu'on n'a pas su retenir l'autre. Pas su ou pas voulu. Plutôt plus voulu continuer à souffrir et je repense à CH.Aznavour qui a chanté avec tant de talent "il faut savoir quitter la table, lorsque l'amour est desservi ... pour s'en aller sans faire de bruit".
Il en va de l'Amour comme de l'Amitié.
Un jour "faites vos jeux, plus rien ne va". Comme à la roulette. L'autre s'éloigne sans se retourner. Et vous restez là, planté comme une bougie qui fond et qui finit par s'éteindre faute de combustible.
Pas la moindre petite flamme!
Ce qui ne s'éteindra jamais c'est ce temps passé à deux au milieu des autres, à vivre, à se raconter, à se consoler, à se faire confiance. Tous nos mails échangés, nos appels téléphoniques hebdomadaires respectés scrupuleusement des nôtres. Tous nos voyages partagés, toujours seules au milieu des autres, au fin fond du monde. Des Etas Unis à la Chine en passant par les Caraïbes. Sans oublier les nuits blanches de St Petersbourg, la montgolfière au Mont St Michel... Elle était aussi infatigable que notre amitié était invincible. Son regard me portait et le mien la remerciait. Elle savait si bien m'écouter. À mi mots me comprenait. Petit à petit nos confidences , plus les miennes que les siennes, allaient crescendo. Je lui disais toujours "c'est trop beau pour être vrai". Elle était de douze ans ma cadette, encore en activité. Moi dans le grand placard d'une retraite dorée. Lorsque j'ai commencé à écrire, sur ses conseils impérieux, elle m'a portée, encouragée, sublimée. Elle était là ! Puis, hélas, quelques signes avant-coureurs m'alarmèrent. Quelques réponses sèches. Quelques regards froids. Quelques mails restés sous silence. Quelques agacements. Aussitôt elle revenait pour s'éloigner davantage. Le jeu du chat et de la souris lui seyait à merveille. Pourquoi ? Qui saurait le dire ? Un beau jour j'ai dit STOP ! Et cela fait exactement quatorze mois qu'elle me manque. Mon amie, mon double.